ECLIPSE-VISIBILITE-LOCALISATION

CONTENU : Mis à jour et revu décembre 2015, février 2017

I ECLIPSE

Calcul des périodes d'éclipse

Cas particuliers

Satellite géostationnaire

Satellite héliosynchrone

II Visibilité d'une station sol

Présentation du problème

Expression de la condition de visibilité

III Localisation satellite

Elévation

Azimut

Localisation par ranging et tracking

 

 

Voir aussi une étude récente du calcul littéral des éclipses, des durées d'éclipses, de la puissance solaire reçue et de l'optimisation de puissance, pour les orbites héliosynchrones. 

 

Ce chapitre est consacré au calcul des conditions d'éclipse et à la détermination de la visibilité d'une station sol, depuis un satellite.

Une extension du cours au chapitre III permet de relier la localisation au suivi satellite ( Distance-Elévation-Azimut)

I ECLIPSE :

Un problème important dans l'espace est l'alimentation électrique des systèmes embarqués. Suivant le type d'application, l'énergie est produite de manière différente :

Dans ce dernier cas, il peut se présenter des périodes d'ECLIPSE DE SOLEIL, où la lumière du soleil est interceptée par la lune ou la terre. La production d'énergie est donc stoppée, imposant donc un stockage de secours sous forme de batteries pour une alimentation minimale.

De telles périodes d'éclipse sont donc importantes à connaître, notamment parce qu'il faut éviter de programmer des manœuvres lorsqu'elles se présentent.

1°) CALCUL DES PERIODES D'ECLIPSE :

H désigne le point projection du centre de la terre O sur la direction, d'unitaire u, partant du satellite vers le Soleil.

Nous dirons que le satellite S est en éclipse si la longueur OH est inférieure au rayon terrestre et si le satellite n'est pas devant la Terre. Le satellite est alors dans le cylindre d’ombre derrière la terre qui intercepte les rayons solaires.

Ceci se traduit très simplement, le lecteur y réfléchira, à l'aide des 2 vecteurs ci-dessous aisément calculables dans la base du repère IJK associé à J2000.

Unitaire de la direction du soleil, le vecteur

Rayon vecteur du satellite, le vecteur

Connaissant la loi du mouvement satellite en fonction du temps et les éphémérides du Soleil à la date t du calcul , vous pourrez déterminer les périodes d'éclipse. En général, ces calculs demandent l'intervention de moyens informatiques.

2°) CAS PARTICULIERS :

a) Cas particulier d'un géostationnaire :

La configuration la plus défavorable, donnant la plus longue période d'éclipse, se présente lorsque le soleil traverse le plan équatorial terrestre, c'est à dire aux équinoxes.

Le lecteur pourra vérifier que la durée maximale d'éclipse est de 70 mn environ. De plus, il vérifiera que le nombre total de jours où une éclipse peut se produire est de 84 jours ( 42 jours Mars à mi-avril et 42 jours septembre à mi-octobre )

b) REMARQUE POUR LES SATELLITES HELIOSYNCHRONES :

Ce cycle se reproduira fidèlement à chaque période vu que la géométrie de la configuration est invariante grâce à l'héliosynchronisme ( plan orbital tournant à la même vitesse que le plan méridien du soleil ).

II VISIBILITE D'UNE STATION SOL :

1°) PRESENTATION ET DONNEES:

Cette note de calcul donne les moyens de déterminer si un satellite est visible ou non d'une station sol, pour l'établissement d'une communication:

Seront supposée connus ou calculables:

Les coordonnées géographiques et l'altitude du satellite à l'instant t considéré.

NB: tous les calculs de coordonnées et les opérations vectorielles classiques seront opérés dans le repère orthonormé XgYgZg associé au méridien de Greenwich d'origine le centre O de la Terre avec :

2°) DEFINITION DE VISIBILITE D'UN SATELLITE :

Nous conviendrons de dire qu'un satellite S est visible depuis une station sol T* si la ligne de visée T*S du satellite se trouve au moins à 10° au dessus de l'horizon de T*.

Calcul des conditions de visibilité :

Le satellite sera donc visible, s'il se trouve dans un cône, dit de visibilité, d'axe la verticale de la station, de sommet la station et de demi angle d'ouverture environ a = 80°

Les cordonnées du satellite S et de la station T* sont:

 

L'axe Z* vertical ascendant a pour composantes :

On exprime la visibilité du satellite par l'angle 0 < a <80°

Si vous désirez passer à l'acte et étudier la visibilité à partir d'une station en France en particulier, allez consulter le fichier des coordonnées des villes et villages récupéré sur le site de téléchargement d'un amateur éclairé des problèmes des satellites : http://users.skynet.be/alphonse/satf.zip

III LOCALISATION D'UN SATELLITE A PARTIR D'UNE STATION SOL :

REMARQUE INITIALE : L'étude qui suit, comporte notamment la simplification d'une Terre sphérique. La méthodologie reste cependant valable, avec un ellipsoïde terrestre de référence.

Ce chapitre du cours demande de bien préciser les notions en jeu, notamment celle de l'azimut qui pose toujours un problème géométrique de compréhension.

La station sol S* est caractérisée par ses coordonnées géographiques longitude Greenwich L*, latitude l*, altitude sol h*.

Nous parlerons plus loin du plan P attaché au satellite et à une station sol, sous les définitions équivalentes :

Définition 1 : P est le plan vertical de la station S* qui contient le satellite S à l'instant t.

Définition 2 : P est le plan défini par les directions verticales de la station et du satellite à l'instant t.

Définition 3 : P est le plan défini par les 3 points O centre Terre, S satellite à l'instant t et S* la station sol.

Définition 4 : P est le plan contenant les 3 points : O centre Terre, S' trace sol du satellite S et So* trace sur la Terre sphérique conventionnelle de rayon Rt de la station S* si celle-ci a une altitude ho non nulle.

Trace horizontale de P : On désigne ainsi le vecteur unitaire u de l'intersection de P avec le plan horizontal de So*.

Repère géographique local : R* désigne le système des axes E*, N*, Z* classique en So*

Repérage d'un satellite :

Il s'agit des coordonnées sphériques du satellite rapportées au repère géographique local S*E*N*Z* de la station( Non figuré sur le dessin ci-après)

Distance D = S* S, Azimut Az, Elévation El aussi appelée site en artillerie ou hauteur par les astronomes.

Le rayon vecteur satellite est lié aux coordonnées D, El, Az par

NB : Ceci permettra si nécessaire de repasser dans un autre repère de calcul plus pratique pour la longitude ou la latitude ( par exemple Greenwich ).

1°) CALCUL DE L'ANGLE a STATION SATELLITE VU DU CENTRE :

On peut effectuer un calcul analytique avec les coordonnées des vecteurs ( C'est la solution que je préconise pour les cas complexes et notamment quand on donne le satellite par ses paramètres orbitaux)

Mais ici, les calculs sont aussi du ressort de la trigonométrie sphérique, dont les rudiments sont sur le site de l'auteur.

La correspondance avec le cours s'opère par les sommets A B C du triangle sphérique So* N S', les angles au sommet A, B, C, et au centre a, b, c, comme suit :

Sommets

A = N

B = So*

C = S'

Angles au centre

a = a

b = 90° - lS

c = 90° - l*

Angles au sommets

 = DL= Ls - L*

B = Az

C = ????

L'application de la relation : cos (a)= cos(b)cos(c) + sin(b) sin(c) cos(A) donne immédiatement :

NB : Les angles utilisés en trigonométrie sphérique sont essentiellement positifs et mesuré de 0° à 180° ce qui explique la présence d'une valeur absolue.

2°) CALCUL DE LA DISTANCE D STATION SATELLITE ET DE L'ELEVATION El:

Travaillons dans le plan P avec la coupe de la Terre, la station S* et le satellite S

Moyennant la connaissance de a et celle du rayon vecteur du satellite, il vient dans le triangle OSS*:

fournissant l'ELEVATION El

avec une détermination principale de Arcsin qui ne pose aucun problème entre -90° et +90°

3°) DEFINITION DE L'AZIMUT STATION DU SATELLITE :

Soit le repère R* = (E* N* Z* ) classique ( Est-Nord-Zénith).

La notion d'azimut est attachée au repère géographique local et à la station en So*.

On désigne par AZIMUT l'angle Az entre le Nord local N* de la station et le vecteur u ou encore entre le plan méridien de la station et le plan P défini précédemment.

NB : Cet angle est mesuré positivement entre 0° et 360° dans le sens horaire autour de la verticale locale Z*.

4°) CALCUL DE L'AZIMUT Az:

Cet angle apparaît comme angle au sommet B=Az. La relation des sinus donne :

Comme une seule ligne trigonométrique ne suffit pas à déterminer un angle, il faut en donner une autre:

Utilisons, tirée du cours de trigonométrie sphérique, la relation ci-dessous :

Ce qui donne :

Conclusion : Le lecteur se convaincra du test nécessaire pour aborder toutes les configurations.

4°) CALCUL DU POINT SURVOLE APRES RANGING ET TRACKING:

On suppose donc que la localisation satellite donne D, Az, El. Retrouvons ses coordonnées géographiques dans Greenwich.

Ici, nous ne pourrons établir de formules, et un enchaînement de calculs est nécessaire.

a) Calcul de la matrice de passage Xg Yg Zg ---> E* N* Z* :

Le lecteur effectuera les calculs de composantes qui le mèneront à :

b) Composantes du rayon vecteur satellite dans E*N*Z* :

On obtient sans difficulté, par changement de base, les coordonnées dans le repère de Greenwich :

c) Longitude et latitude satellite :

Calcul identique à celui déjà effectué dans le cours sur les points survolés :

ou

Ce qui achève le calcul.

NB : Bien naturellement ce genre de calcul doit se faire avec une routine.

Lien télémétrie laser : www.obs-azur.fr/cerga/lassat/lasersat.htm

III POSITIONNEMENT REEL :

 La mesure des distances d'un véhicule à une station, nécessite, pour obtenir une grande précision, de faire intervenir l'ellipsoïde de référence, tenant compte des irrégularités de forme de la Terre, notamment l'aplatissement polaire.

Le repérage station, en particulier, peut se faire avec le système WGS84 et le système de projection dit Lambert III. Les explications utiles peuvent être récupérées auprès de l'IGN, qui livre gratuitement le logiciel Circé 2000, en allant sur leur site.

 

 

Guiziou Robert octobre 2005, sept 2011